Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/476

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ne tenez pour certain que ce qui est démontré. La démonstration des idées newtoniennes sur la précession des équinoxes fut donc une grande découverte, et c’est à d’Alembert qu’en revient la gloire. L’illustre géomètre a donné une explication complète du mouvement général en vertu duquel l’axe du globe terrestre revient aux mêmes étoiles en 26,000 ans environ. Il a rattaché aussi à l’attraction la perturbation de la précession, découverte par Bradley ; l’oscillation remarquable que l’axe de la Terre éprouve sans cesse pendant son mouvement de progression, et dont la période (environ 18 ans) est exactement égale au temps que l’intersection de l’orbite de la Lune et de l’écliptique emploie à parcourir les 360 degrés de la circonférence entière.

Les géomètres, les astronomes se sont tout autant occupés, avec grande raison, de la forme, de la constitution physique que le globe terrestre pouvait avoir aux époques les plus reculées, que de la forme et de la constitution du globe actuel.

Dès que notre compatriote Richer eut découvert qu’un même corps, quelle qu’en soit la nature, pèse d’autant moins qu’on le transporte plus près des régions équinoxiales, tout le monde aperçut que la Terre, si elle fut originairement fluide, devait être renflée à l’équateur. Huygens et Newton firent davantage : ils calculèrent la différence du grand et du petit axe, l’excès du diamètre équatorial sur la ligne des pôles.

Le calcul de Huygens se fondait sur des propriétés de la force attractive, hypothétiques et entièrement inadmissibles ; celui de Newton sur un théorème qu’il aurait