Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/504

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

expresse, établie d’ailleurs par des faits constants, que la densité moyenne de la masse liquide soit inférieure à la densité moyenne de la Terre. À la mer actuelle, tout restant dans le même état, substituons un océan de mercure, et la stabilité aura disparu, et le liquide sortira fréquemment de ses limites pour aller ravager les continents jusque dans les régions neigeuses qui se perdent au milieu des nuages.

Ne remarque-t-on pas comment chaque recherche analytique de Laplace a fait ressortir dans l’univers et dans notre globe, des conditions d’ordre et de durée !

Il était impossible que le grand géomètre qui avait si bien réussi dans l’étude des marées de l’Océan ne s’occupât point des marées de l’atmosphère, qu’il ne soumît pas aux épreuves délicates et définitives d’un calcul rigoureux, les opinions, généralement répandues, touchant l’influence de la Lune sur la hauteur du baromètre et sur d’autres phénomènes météorologiques.

Laplace, en effet, a consacré un chapitre de son bel ouvrage à l’examen des fluctuations que la force attractive de la Lune peut opérer dans notre atmosphère. Il résulte de ces recherches, qu’à Paris le flux lunaire, mesuré sur le baromètre, n’est nullement sensible. La valeur de ce flux obtenue par la discussion d’une longue série d’observations, n’a pas dépassé deux centièmes de millimètre, quantité inférieure à celles dont il est possible de répondre dans l’état actuel de la science météorologique.

Le calcul que je viens de rappeler pourra être invoqué à l’appui des considérations auxquelles j’eus recours lors-