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MOLIÈRE

discours prononcé le 15 janvier 1844, lors de l’inauguration du monument élevé a molière par souscription nationale[1].

Messieurs, des paroles pleines de sens et de raison sortirent, il y aura bientôt six années, de l’enceinte de notre premier théâtre. Un comédien spirituel demandait si dans un siècle où le goût de la statuaire s’est prodigieusement étendu, si à une époque où presque chaque ville évoque le souvenir des enfants qui l’ont honorée, fait revivre leurs traits sous le ciseau des meilleurs sculpteurs, et les expose, avec un juste orgueil, aux regards de la France et des étrangers, il n’était pas inexplicable que Molière, que l’immortel Molière fût oublié.

Ces paroles ne pouvaient rester sans écho. De toutes parts on applaudit aux sentiments de l’artiste dramatique. Alors, quelques amis des lettres crurent devoir se réunir pour seconder, pour régulariser des efforts qui cette fois, semblaient devoir conduire à un heureux résultat.

En assignant un rôle, dans cette cérémonie nationale, à la Commission de souscription, on a placé ses services infiniment au-dessus de leur valeur réelle. Je ne l’oublie-

  1. M. Arago était vice-président de la Commission de souscription.