Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/625

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pays. Tout ce qui pourrait leur imprimer plus fortement ce noble caractère, me semblerait donc utile et désirable. Peut-être dans le choix des personnes faudrait-il exiger l’intervention des Chambres législatives. Une présentation de candidats par les académies de l’Institut, deviendrait aussi une forte garantie. D’autres mesures, d’autres précautions ne manqueraient pas d’être suggérées.

Ici, j’ai dû me borner à l’idée première. Si j’en juge par le passé, cette idée ne pourrait manquer de devenir féconde en grands résultats. Lorsque, sur l’invitation de Colbert, Huygens, Cassini et Rœmer vinrent s’établir à Paris, ils n’eurent ni leçons à faire, ni colléges à inspecter. Les étudiants de l’époque se seraient peut-être étourdiment égayés aux dépens de la prononciation plus ou moins correcte du professeur hollandais, danois ou italien. Les choses furent envisagées de plus haut. Par la bouche du grand ministre, la France dit aux illustres étrangers : « Je serai amplement récompensée de l’hospitalité que je vous offre, si les travaux auxquels vous allez vous livrer dans le silence du cabinet éclairent des points encore obscurs de la science, s’ils font faire de nouveaux pas à l’esprit humain. » À ce noble langage répondirent les plus beaux travaux. Qui oserait regretter les pensions de quelques milliers de francs accordées par nos ancêtres aux auteurs de la Théorie de la double Réfraction ; de la Détermination de la vitesse de la Lumière ; de la Découverte des Satellites de Saturne, de celle de la Libration de la Lune ?

Clairaut jouit durant sa vie, de pensions académiques