Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/86

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tes, les dirige lui-même, et, à la suite des immortels travaux de l’élève de l’ancienne École polytechnique, la France possède les plus beaux phares de l’univers.

« Attachez-vous avec raison, messieurs de la Commission, un très-grand prix aux considérations budgétaires ? Désirez-vous qu’on exécute de grands travaux le plus économiquement possible, c’est-à-dire sans augmenter les impôts, sans priver le pauvre des derniers centimes acquis à la sueur de son front ? Méditez ces quelques lignes, et dites si, sur ce point particulier, l’École polytechnique a manqué à son mandat ?

« En 1818, il s’opéra en France une révolution capitale dans l’art de bâtir. On connaissait très-anciennement quelques gîtes isolés de chaux hydrauliques, en d’autres termes, de chaux se solidifiant rapidement dans la terre humide et même dans l’eau. Nos pères avaient aussi reconnu les propriétés des pouzzolanes et de divers ciments ; mais ces matières, dont le transport à grande distance élevait considérablement le prix vénal, ne pouvaient être employées que dans un très-petit nombre de cas. Grâce aux travaux persévérants, je ne dis pas assez, grâce aux découvertes de M. Vicat, les chaux hydrauliques, les pouzzolanes, les ciments romains peuvent être préparés en tous lieux. Un document législatif qui n’a pas été contredit, qui ne pouvait pas l’être, portait à 200 millions l’économie qui dans le court espace de vingt-six ans, avait été, pour les seuls travaux dépendants des ponts et chaussées, le fruit des inventions pratiques de l’élève de l’ancienne École polytechnique. Joignez-y maintenant les travaux faits sous la direction de