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ASTRONOMIE POPULAIRE.

CHAPITRE XXI

durée de la sensation de la vue


Certaines de nos sensations subsistent encore un temps très-appréciable après que leur cause a cessé d’agir. La sensation de la vue est dans ce cas ; sans cela, un charbon enflammé parcourant rapidement un cercle, n’offrirait pas une ligne continue de lumière, car le charbon ne saurait être dans tous les points du cercle à la fois. Il faut, pour que la ligne continue existe, que le charbon décrive la courbe dans un temps qui ne surpasse pas la durée de la sensation lumineuse qu’il engendre en divers points de la rétine.

Des expériences de D’Arcy, faites en 1765, ont montré que la courbe lumineuse présente des solutions de continuité aussitôt que le temps de la révolution du charbon surpasse 8 tierces, c’est-à-dire de seconde = 0″,13.

En disposant l’expérience d’une autre manière, en faisant tourner devant le charbon, cette fois immobile, un cercle opaque percé près de sa circonférence d’un trou qui, à chaque tour, allait se placer en face du charbon, D’Arcy trouva que ce charbon n’éprouvait pas d’éclipse, qu’il était toujours visible, tant que le cercle opaque rotatif n’employait pas plus de 9 tierces à faire son tour, et l’on a 9 tierces = de seconde = 0″,15.

Une très-vive lumière blesse nos yeux, et y laisse une impression plus ou moins durable. Qu’on regarde le soleil, ne fût-ce que l’espace d’une seconde, avec un œil,