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LIVRE III. — NOTIONS D’OPTIQUE

sans l’interposition d’aucun verre affaiblissant ; l’observateur, même après avoir fermé l’œil, croira voir une image bien définie de l’astre.

La Hire dit, dans son Traité des différents accidents de la vue (Académie des sciences, t. ix) : que cette image, vue l’œil fermé paraît d’abord rouge, et qu’ensuite elle passe successivement au jaune, au vert et au bleu.

La Hire ajoute que cette régularité dans la succession des couleurs de la tache représentant le soleil, ne se manifeste plus si l’œil restant ouvert se porte sur des objets diversement colorés. La tache est-elle jaune, l’œil fermé : elle paraîtra verte, si l’expérimentateur regarde du bleu. Est-elle bleue, l’œil fermé : elle semblera encore verte à l’instant où l’expérimentateur, ouvrant l’œil, la projettera en quelque sorte sur un fond jaune.

La Hire explique ce résultat, en remarquant que le vert se forme par le mélange du jaune et du bleu.


CHAPITRE XXII

observation des objets très-faibles


L’œil plus ou moins ébloui par l’action d’une forte lumière ne revient à l’état normal que peu à peu, la sensibilité de la rétine une fois émoussée, ne se rétablit que graduellement.

Ces faits ont dû être connus de toute antiquité. Une expérience journalière ne montre-t-elle pas, en effet, que si en venant du grand jour, on passe subitement dans un lieu très-faiblement éclairé, on a besoin d’un temps assez long pour y apercevoir les objets ?