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ASTRONOMIE POPULAIRE.

gnaient le premier rang, était mis de côté et l’on retravaillait les neuf autres. Lorsqu’un de ceux-ci devenait fortuitement supérieur au miroir réservé, il en prenait la place jusqu’au moment où à son tour un autre le primait, et ainsi de suite. Est-on curieux de savoir sur quelle large échelle marchaient ces opérations, même à l’époque où, dans la ville de Bath, Herschel n’était qu’un simple amateur d’astronomie ? Il fit deux cents miroirs newtoniens de 7 pieds anglais de foyer (2m 13) ; jusqu’à cent cinquante miroirs de 10 pieds (3m), et environ quatre vingts miroirs de 20 pieds (6m).

Il paraît que pendant sa résidence à Slough, Herschel parvint, après mille tentatives, à substituer des procédés directs et sûrs à la routine méthodique dont je viens de parler. Ces procédés ne sont pas encore connus du public. Leur efficacité, cependant, ne saurait être douteuse, si j’en juge par ce que sir John Herschel m’écrivait à la date du 5 juillet 1839 : « En suivant de point en point les règles que mon père a laissées, en me servant de ses appareils, j’ai réussi, en un seul jour, à polir avec un succès complet, et cela sans me faire aider par personne, trois miroirs newtoniens de près de 19 pouces anglais d’ouverture (48 centimètres). »

Le plus grand télescope qu’ait exécuté Herschel père, et qu’il ait employé à des observations utiles à la science, avait 39 pieds 4 pouces anglais de long (12 mètres) et 4 pieds 10 pouces de diamètre (1m,47). On regardait ordinairement dans ce télescope sans l’aide des seconds miroirs mis en usage par Newton et par Grégory. Le grand miroir n’était pas mathématiquement centré sur le