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ASTRONOMIE POPULAIRE.

« Quant à ce que, sur mer, le soleil paraît plus grand à son coucher et à son lever, cela vient du plus grand nombre de vapeurs qui s’élèvent des eaux de la mer ; comme elles sont transparentes, elles transmettent les rayons visuels qui, par leur réfraction, nous font paraître les objets plus grands qu’ils ne le sont en effet. La même chose nous arrive lorsque le soleil ou la lune, à leur lever ou à leur coucher, viennent frapper notre vue au travers d’un nuage sec et léger ; outre l’augmentation apparente du volume, ces astres nous paraissent rougeâtres. » (Strabon, tome Ier, livre iii, pages 387 et 388 de la traduction française de MM. Coray et de La Porte du Theil.)

Aristote, en parlant des tubes à travers lesquels les anciens regardaient les objets éloignés, compare leur effet à celui de la main posée sur le front ou à l’effet d’un puits du fond duquel on voit les étoiles en plein jour. (ve livre de la Génération des animaux, cité par Ameilhon. Acad. des inscriptions, tome XLII, page 497.)

Ceux qui ont prétendu doter l’antiquité de tous les moyens d’investigation mis en usage parmi les modernes, ont cité certain dessin joint à un vieux manuscrit, et dans lequel Ptolémée est représenté observant les astres avec une prétendue lunette. Mais ce dessin, dont Mabillon a parlé le premier, exécuté par Conrad en 1212, prouve seulement, ce qui, du reste, est parfaitement établi par le passage d’Aristote cité plus haut, que chez les anciens on examinait quelquefois les astres avec de longs tuyaux.