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LIVRE IV. — HISTOIRE DES INSTRUMENTS.

CHAPITRE VII

lunettes d’approche


L’histoire détaillée de la découverte des lunettes figurerait mieux dans un traité de physique que dans cet ouvrage ; mais, attendu que les parties des traités de physique relatives aux lunettes ne renferment pas de notions précises sur le véritable inventeur de ces merveilleux instruments, j’ai pensé que les lecteurs me pardonneraient d’avoir rempli cette lacune d’après des documents découverts et publiés depuis peu d’années. On remarquera d’ailleurs que, sans le secours des lunettes, l’astronomie moderne différerait à peine de l’astronomie ancienne.

Les instruments dont les astronomes font usage ne méritent pas moins d’exciter la curiosité du public que les admirables résultats auxquels on est parvenu.

Rien de grand, d’inusité, n’arrive dans le monde physique sans quelques signes précurseurs. On peut dire la même chose du monde intellectuel. Chaque découverte est un coup de force qui absorbe, qui concentre, qui résume une multitude de petits essais, de petits faits antérieurs dépourvus jusque-là de netteté, de cohérence et de grandeur. L’histoire de la découverte des lunettes d’approche confirme plus que toute autre peut-être la justesse de ces réflexions.

Dans l’ouvrage de Fracastor, intitulé Homocentrica, publié à Venise en 1538, on trouve, iie section, chap. viii, un passage dont voici la traduction :

« Si l’on regarde à travers deux verres oculaires (spe-