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ASTRONOMIE POPULAIRE.

troisième. On pourra faire ainsi le tour entier du ciel.

Une opération de ce genre, la mesure des distances angulaires de mille vingt-six étoiles, ayant été faite cent vingt ans avant notre ère par Hipparque de Rhodes, on peut y puiser, comme on voit, tous les éléments nécessaires pour dessiner une représentation exacte du firmament correspondante à cette époque reculée. Cette représentation, comparée à la sphère étoilée moderne, nous conduit à un résultat remarquable : les étoiles sont situées aujourd’hui, les unes relativement aux autres, comme elles l’étaient à peu près il y a environ deux mille ans ; cet espace de temps n’a apporté à leurs distances angulaires que des variations insignifiantes : de là la dénomination de fixes par laquelle les étoiles proprement dites sont désignées.

Les observations d’Hipparque avaient été faites, à Rhodes et à Alexandrie, en Égypte. Les observations que nous leur avons comparées sont de Paris, ou même, si l’on veut, de Stockholm, en Suède. L’observateur de Stockholm était plus près des étoiles boréales que l’observateur d’Alexandrie, comment expliquer l’égalité de distance angulaire ? Ne semble-t-il pas, d’après les principes les plus élémentaires de la géométrie, que l’observateur de Stockholm devait trouver une plus grande distance angulaire pour les étoiles boréales, et une moins grande distance pour les étoiles australes, que l’observateur grec. Examinons cette difficulté avec soin, et il en découlera des conséquences très-curieuses sur la distance rectiligne des étoiles à la terre.

Rigoureusement parlant, les observateurs de Stock-