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LIVRE VII. — MOUVEMENT DU SOLEIL.

ses rayons vers l’orient, les étoiles qui atteignent l’horizon ou se lèvent avant le soleil sont, je suppose, assez dégagées de la lumière crépusculaire pour être aperçues ; si le premier jour l’observation n’est possible que difficilement, elle deviendra les jours suivants de plus en plus facile, parce que le soleil se sera graduellement éloigné des étoiles plus occidentales que lui. De ces deux remarques faites sur le coucher et le lever, nous pouvons conclure que le soleil se rapproche des étoiles plus orientales que lui, et qu’il s’éloigne au contraire des étoiles plus occidentales. Ce double effet peut être expliqué, soit en supposant que le soleil s’est rapproché des étoiles immobiles par un mouvement dirigé de l’occident à l’orient, soit en admettant que les étoiles ont marché à la rencontre du soleil, qui ne se déplacerait pas, par un mouvement général indépendant du mouvement diurne, et dirigé de l’orient à l’occident.

Cette dernière hypothèse a paru d’abord la plus naturelle, tant nous sommes enclins à douer de mouvements les petits corps et à laisser immobiles ceux qui paraissent avoir de très-grandes dimensions ; mais en y réfléchissant davantage, on vit que le mouvement supposé des étoiles ne dispenserait pas d’attribuer un déplacement propre au soleil, car il fallait expliquer les changements considérables dans les points de lever et de coucher de cet astre que nous avons notés depuis le 21 décembre jusqu’au 21 juin, et les changements dans la direction contraire qui s’observent depuis le 21 juin jusqu’au 21 décembre. Cette réflexion a ramené à l’idée que les étoiles n’éprouvent d’autre déplacement que celui qui provient du mou-