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LIVRE X. — DES ÉTOILES MULTIPLES.
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nuances de ces astres n’indiquent pas que la combustion s’y opère à différents degrés ; si la teinte, avec excès des rayons les plus réfrangibles, que présente souvent la petite étoile, ne tiendrait pas à la force absorbante d’une atmosphère qui développerait l’action de l’étoile, ordinairement beaucoup plus brillante, qu’elle accompagne, etc., etc. Dans l’étude de phénomènes où il y aurait, sans doute, à prendre en grande considération l’action que deux soleils, inégalement lumineux et de constitutions physiques inconnues, exercent l’un sur l’autre, nous n’avons plus pour nous guider le fil de l’analogie. En effet, les expériences des physiciens n’ont pu mettre en rapport avec les rayons solaires, que les seules matières terrestres ; encore étaient elles à des températures peu élevées. Il serait donc possible que, sur cette question de la coloration des étoiles, le rôle des observateurs se réduisît, pendant longtemps encore, à celui de collecteurs de faits. La satisfaction de la rattacher à des lois physiques peut sembler réservée à nos arrière-neveux. Mais n’est-ce pas une raison de redoubler d’efforts, de zèle ? Dans les phénomènes astronomiques, la précision des observations a souvent suppléé à la durée. Et d’ailleurs, quand on est arrivé au terme de pénibles travaux et que l’espoir de quelque généralisation ne s’est pas réalisé, on peut se consoler de ce mécompte, en se rappelant que la découverte d’un seul fait, bien vu, bien décrit, bien apprécié, est incontestablement, dans la science, un pas en avant, tandis que des théories ingénieuses, séduisantes, et accueillies avec un enthousiasme presque général, ont été fréquemment des pas en arrière.

Si l’étoile nouvelle de 1572 (liv. ix, chap. xxviii,