Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 1.djvu/518

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
476
ASTRONOMIE POPULAIRE.

CHAPITRE XV

les observations des étoiles doubles proprement dites pourront servir un jour, soit à déterminer les distances de ces groupes binaires à la terre, soit à fixer une limite en deçà ou au delà de laquelle ils ne sauraient être placés


La méthode des parallaxes (liv. ix, chap. xxxii, p. 427) n’a déterminé jusqu’ici qu’une limite de distance en deçà de laquelle les étoiles observées ne se trouvent pas. Ainsi les hauteurs angulaires de la soixante et unième du Cygne ont placé les deux étoiles qui composent ce groupe 589 mille fois au moins plus loin de la Terre que le Soleil. Mais ce qu’il faudrait ajouter à cette limite inférieure pour avoir la distance réelle, demeure totalement inconnu. Si quelqu’un, par exemple, s’avisait de supposer que la vraie distance de la soixante et unième du Cygne est égale à 100 millions de fois la limite inférieure déduite de la méthode des parallaxes, il ne pourrait être contredit ; car ce nombre ne serait pas plus incompatible avec les observations, qu’un nombre 1 million de fois plus petit ou qu’un nombre 1 million de fois plus grand. Dans cet état de la science, il était très-désirable de découvrir un moyen de placer une limite supérieure à côté de la limite inférieure déjà trouvée. Or ce moyen pourra tôt ou tard se déduire des observations des étoiles doubles, comme on va le voir.

Lorsque la courbe (je la supposerai exactement circulaire) que la petite étoile d’un groupe binaire décrit autour de la grande se présente exactement de face,