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LIVRE X. — DES ÉTOILES MULTIPLES.

probables sont si peu d’accord avec les faits, devient alors elle-même improbable. C’est donc l’hypothèse directement contraire qui doit avoir notre assentiment. Ainsi les 6 étoiles des Pléiades ne se trouvent pas si singulièrement concentrées par hasard ; ainsi une cause physique a présidé à leur réunion dans un très-petit espace ; ainsi elles sont dans une dépendance mutuelle ! Mais n’est-ce pas là précisément la principale conséquence qui, beaucoup plus tard, a été déduite des laborieux travaux des astronomes sur les étoiles doubles ? Ici, comme on voit, la théorie des probabilités a devancé les observations directes.


CHAPITRE XVIII

des auteurs de la découverte des satellites d’étoiles


Les Lettres Cosmologiques de Lambert, cet ouvrage si éminemment remarquable par la profondeur et la hardiesse des aperçus, nous offre déjà, à la date de 1761, ces paroles prophétiques : « En observant les groupes où les étoiles sont très-condensées, on décidera peut-être s’il n’y a pas de fixes qui fassent en assez peu de temps leurs révolutions autour d’un centre de gravité commun. »

Michell, dans un Mémoire publié dans les Transactions philosophiques, trouva : « qu’il y a une très-grande probabilité, presque une entière certitude que les étoiles doubles, multiples, dont les parties constituantes semblent très-rapprochées les unes des autres (forment des systèmes) où les étoiles sont en réalité rapprochées et