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LIVRE XI. — NÉBULEUSES.

phosphorescente, des périodes de temps beaucoup plus courtes seraient suffisantes, comme l’apparition subite de l’étoile nouvelle de 1572 semblerait l’indiquer (liv. ix, chap. xxviii et xxxi).

L’inégale rapidité des transformations conduit à une conséquence importante. En partant de cette base, il est évident que les nébuleuses, fussent-elles toutes du même âge, doivent, dans leur ensemble, offrir les diverses formes dont j’ai donné l’énumération. Vers telle région, les siècles auront à peine amené une accumulation visible de la matière phosphorescente autour de quelques centres d’attraction ; vers telle autre région, grâce à un mouvement de concentration plus précipité, nous trouverons déjà des groupes de nébuleuses à noyau ; des étoiles nébuleuses s’offriront enfin, çà et là, comme le dernier échelon conduisant aux étoiles proprement dites.

Tous ces états de la matière nébuleuse indiqués par la théorie, l’observation les avait révélés d’avance. L’accord est aussi satisfaisant qu’on puisse le désirer. Seulement, au lieu de suivre les transformations pas à pas dans une nébuleuse unique, on en a constaté la marche et les progrès par des observations d’ensemble. N’est-ce pas ainsi qu’opère le naturaliste quand il est forcé de décrire, pour tous les âges, le port, la taille, les formes, les apparences extérieures des arbres composant les forêts qu’il traverse rapidement ? Les modifications qu’un très-jeune arbre éprouvera, il les aperçoit d’un coup d’œil, nettement, sans aucune équivoque, sur les pieds de la même essence arrivés déjà à des degrés de croissance et de développement plus complets.