Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/191

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guïté de l’image solaire, l’extrême rapprochement du bord et du centre de cette image font naître de grandes difficultés. Je suis cependant parvenu à les tourner, à l’aide d’un artifice fort simple qui aurait dû se présenter plus tôt à mon esprit. Il consiste à produire deux images du Soleil, aussi distantes qu’on le voudra, avec les deux moitiés de l’objectif unique qui compose l’héliomètre de Bouguer modifié par Dollond. Je puis ainsi emprunter au centre d’une des images la lumière qui doit être réfléchie par la plaque centrale de mon photomètre, et au bord de l’autre image la lumière qui doit parvenir à l’œil par transmission.

Laplace, dans la Mécanique céleste, a complétement admis les déterminations de Bouguer, qui donnent, pour les intensités comparatives du centre et d’un point situé au trois quarts du rayon, les nombres 48 et 35, d’où il résulte entre les intensités du centre et du bord une différence au moins égale à celle des nombres 48 et 30 ; c’est en partant de ces données que Laplace a calculé l’extinction de la lumière dans l’atmosphère solaire.

Dans un Mémoire spécial qu’on trouvera dans la collection de mes œuvres, j’ai donné sans peine la preuve que ces longs et difficiles calculs reposent sur des faits complétement erronés, et qu’ils doivent être recommencés sur de nouvelles bases. Ce n’est pas ici le lieu d’entrer dans le détail des expériences que j’ai exécutées à ce sujet, et d’où j’ai conclu qu’il y a une différence d’intensité entre le bord et le centre égale à , c’est-à-dire que la lumière du bord étant 40, celle du centre est 41.

Deux physiciens très-distingués, MM. Fizeau et Fou-