Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/437

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de ces nébulosités augmente à mesure que les comètes s’éloignent du Soleil. Newton admit ce singulier résultat, il en donna même une raison physique. Suivant lui, les têtes des comètes doivent s’appauvrir ou diminuer de volume en s’approchant du Soleil, puisque, dit-il, c’est à leurs dépens que s’engendrent les queues. Réciproquement, lorsque après le passage au périhélie, les nébulosités n’ont plus à pourvoir à la formation des queues déjà parvenues à leur maximum d’étendue, elles grandissent nécessairement. Ceci implique la supposition que la matière qui s’était primitivement détachée de l’atmosphère cométaire, peut y revenir par un mouvement rétrograde, en parcourant de nouveau les millions de lieues qu’elles avaient d’abord franchies sous l’action d’une puissance révulsive.

Malgré l’assentiment donné par Newton à la découverte d’Hévélius, aucun astronome jusqu’à ces derniers temps ne paraissait y croire : à vrai dire, en présence d’observations un peu difficiles, il pouvait être permis de douter qu’une masse gazeuse se dilatât, à mesure qu’elle était transportée loin du Soleil ou dans des régions plus froides. Mais, grâce à la comète d’Encke ou à courte période, nous pouvons, pour la généralité des cas, ranger l’importante remarque d’Hévélius au nombre des vérités de la science les mieux établies.

Voici le tableau des variations que le diamètre réel de la nébulosité de la comète à courte période a éprouvées en 1828.