Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/462

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mitivement la tête de la comète, ou bien cette même matière atténuée par une chaleur excessive provenant du Soleil ? Des expériences très-imparfaites de Homberg avaient fait croire, un certain temps, à la réalité de l’impulsion causée par les rayons solaires ; mais des expériences de Bennet, conduites avec toutes les précautions que commande une recherche aussi délicate, ont montré que même en réunissant un très-grand nombre de rayons lumineux sur un même point, à l’aide d’une lentille à très-large ouverture, on ne parvient jamais à obtenir un mouvement qui puisse être attribué au choc de ces rayons. L’idée fondamentale de l’impulsion due aux rayons solaires n’est donc qu’une hypothèse sans valeur réelle.

Knigt et Oliver de Salem, en Amérique, publièrent peu de temps après l’apparition de la fameuse comète de 1769 (n* 84 du catalogue), si remarquable par sa longue queue, une théorie dans laquelle ils attribuent la formation de ces appendices à l’action révulsive que l’atmosphère solaire exercerait sur les atmosphères des comètes qui viennent se mêler à elle ou seulement s’en approcher.

La supposition qu’il existerait une force révulsive entre deux atmosphères mêlées l’une à l’autre, paraît inadmissible, physiquement parlant, et ne conduit pas d’ailleurs à l’explication de ce qu’il y a de plus caractéristique et de plus capital dans les formes et dans la position des queues des comètes.

Bénédict Prevôt, nous ne citons vraiment cette théorie que pour échapper au reproche d’avoir négligé une seule explication de la queue des comètes, suppose que