Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 2.djvu/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ces moyens consistent dans l’emploi d’instruments propres à mesurer les diamètres des planètes, les élongations des satellites, les distances des étoiles doubles, et en général tous les angles très-petits, c’est-à-dire des micromètres dont nous avons déjà indiqué le principe (liv. iii, chap. xviii, t. i, p. 132). Ces instruments n’étaient pas encore connus au milieu du XVIIe siècle. À cette époque, Grimaldi et Riccioli évaluaient plutôt qu’ils ne mesuraient les angles que les planètes sous-tendent en comparant leurs images dans la lunette aux images de cercles de papier dont les dimensions étaient connues, et qui étaient placés à des distances déterminées. Huygens modifia cette méthode défectueuse ; le procédé qu’il imagina, et dont il donna la description dans son Systema Saturnium, consistait à placer au foyer commun de l’objectif et de l’oculaire d’une lunette, une lame de cuivre triangulaire, mobile entre deux coulisses établies aux deux côtés opposés du tube. En faisant glisser la lame, on cherchait dans quelle partie elle couvrait exactement le diamètre de la planète observée ; la largeur de la lame en ce point, comparée au diamètre de la pièce circulaire qui terminait le champ, et dont la valeur en minutes et secondes était déduite du temps du passage d’une étoile équatoriale, faisait connaître le diamètre cherché. Quelques astronomes substituèrent de longues fentes triangulaires à la languette pleine de Huygens ; mais à peine est-il permis de regarder ce changement comme une amélioration.

Trois ans après la publication de l’ouvrage de ce célèbre géomètre, c’est-à-dire en 1662, le marquis de