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Ce singulier phénomène paraît diminuer sous la latitude. À Calmar, dans l’île Skallon, le mouvement séculaire n’est guère que de 0m,24. On n’en trouve plus aucune trace, ni sur les côtes des provinces de Halland et de Scanie, ni plus vers l’Ouest, dans le Kattégat,

Je vais maintenant citer un exemple de terrains qui paraissent avoir monté et baissé à plusieurs reprises.

Je puiserai cet exemple dans les recherches de M. Capocci, directeur de l’Observatoire de Naples, sur le phénomène connu de l’érosion des colonnes du temple de Sérapis à Pouzzoles.

D’après des documents dépouillés par M. Niccolini, il est établi qu’à l’époque antérieure à l’ère vulgaire où l’on construisit, dans le temple de Sérapis, le pavé en mosaïque découvert sous un pavé plus récent de marbre, le niveau de la mer, dans ces parages, comparé à celui du continent, était plus bas qu’aujourd’hui de 4 mètres. Dans les premiers siècles de l’ère vulgaire, à l’époque où l’on reconstruisit les Thermes et le nouveau pavé, le niveau de la mer était de 3m,9 au-dessus du niveau actuel. Au moyen âge, le niveau des eaux était d’environ 5m,7 au dessus du niveau actuel. Au commencement de ce siècle, la mer était plus basse que maintenant, de 65 centimètres.

Les récits de plusieurs témoins oculaires de la terrible éruption qui, en 1538, fit naître près du lac Lucrin une montagne nouvelle, le fameux Monte-Nuovo, viennent à l’appui de l’opinion qui attribue ces mouvements au sol et non à la mer. Le Porzio, le Toledo, le Borgia, le second des Falconi, s’accordent à dire que la mer se retira du rivage dans un espace de deux cents pas. Loffredo écri-