Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/149

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fois aussi grand que le volume primitif de la montagne. L’ouvrage du père Kircher est de 1660. Neuf ans après, une seule éruption du volcan couvrit de laves un espace de 6 lieues de long, de 2 lieues et demie de large, sur une hauteur moyenne de 30 mètres au moins. Celle de 1755 a produit, suivant Dolomieu, un courant de 4 lieues de longueur, sur une demi-lieue de largeur et une hauteur moyenne de 60 mètres. En songeant à l’immense vide que des déjections aussi considérables ont dû produire dans la montagne et sous sa base, n’a-t-on pas lieu d’être étonné que des éruptions comme celle de 1787, par exemple, puissent se faire encore par le sommet, dont l’élévation au-dessus de la mer est de 3 237 mètres ?

Les îles Éoliennes ou de Lipari sont remarquables par les masses de matières gazeuses et de vapeurs qu’elles vomissent dans l’atmosphère. Stromboli est le volcan central du groupe : c’est un cône d’une forme très-régulière et bien déterminée, que les navigateurs appellent depuis longtemps le phare de la Méditerranée. M. de Humboldt a fait remarquer que l’activité des volcans paraît être en raison inverse de leur volume. Le Stromboli est une confirmation frappante de ce principe : il jette, en effet, continuellement des flammes, mais avec cette particularité singulière que depuis deux mille ans il n’a point fait d’éruption proprement dite, quoique la nature du terrain environnant montre qu’il y a été sujet plus anciennement. Le mont Époinée de l’île d’1schia ne doit pas être considéré comme un volcan ; mais il le deviendrait vraisemblablement si le Stromboli se bouchait.

Santorin a été le site d’une forte éruption en 1707.