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colonne de mercure qui est contenue dans le tube du baromètre. Les physiciens ont reconnu, en effet, que la chaleur dilate tous les corps et que le froid les resserre ; de là il résulte que le poids de mercure qui fait équilibre à celui de l’atmosphère, occupera dans le tube un espace d’autant plus grand que la température de ce liquide sera plus élevée. Les observations du baromètre ne seront donc comparables que lorsqu’on les aura réduites à la même température ; et c’est pour cela qu’on enchâsse dans la monture de cet instrument un thermomètre dont la boule touche le tube, et qu’il faut consulter, si l’on vise à une grande précision, toutes les fois qu’on observe le baromètre. Les recherches des physiciens ont montre que la longueur d’une colonne de mercure augmente de sa 5 550me partie pour chaque degré centigrade d’élévation dans sa température. Dans les calculs de correction qu’on effectue pour ramener les hauteurs barométriques observées à ce qu’elles seraient si l’appareil se trouvait à la température de 0°, il faut aussi avoir soin de tenir compte de la dilatation de l’échelle de laiton, de verre ou de toute autre substance qui porte les divisions en millimètres ou en lignes. On a construit des tables qui permettent d’effectuer ces corrections avec une grande promptitude.

Il est enfin une dernière cause d’erreur contre laquelle il est utile de se prémunir, et qui tient à ce que la force de la capillarité produit sur la colonne de mercure un abaissement d’autant plus grand que le diamètre du tube est plus petit. À cet égard les meilleurs baromètres sont ceux dont les tubes sont le plus larges. Des expériences et des calculs dus à d’illustres physiciens et géomètres,