Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/275

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arguments qui me paraissent décisifs. Au reste, le lecteur sera mis en très-peu de paroles en mesure de se prononcer lui-même. Je supposerai tout d’abord que l’observateur occupé d’une opération géodésique n’a pas la prétention de faire mieux que l’astronome établi dans un de nos observatoires, muni des instruments les plus puissants et disposant de tous les moyens de précision qui se trouvent réunis dans ces grands établissements. Je supposerai, en un mot, qu’on peut se fier sans scrupule aux déclinaisons des étoiles inscrites dans les plus célèbres catalogues. Si cette supposition n’était pas admise, je ferais remarquer que les doutes s’appliqueraient tout aussi bien aux observations faites avec d’autres instruments qu’on a voulu exalter aux dépens du cercle répétiteur.

Tobie Mayer, qui jouit parmi les astronomes et les physiciens, d’une réputation si justement méritée, imagina de rendre le cercle et la lunette mobiles, et de se procurer par cet artifice, combiné avec celui du retournement, la facilité de transporter l’arc qu’on veut mesurer sur les différents points du limbe, en prenant chaque fois pour point de départ celui où la lunette s’était arrêtée dans l’observation précédente. L’erreur dont le multiple de l’angle peut être affecté dans cette méthode, n’est pas plus grande que celle qu’on aurait eu à craindre en ne le mesurant qu’une fois ; mais cette erreur étant divisée, à la fin, par le nombre qui indique combien de fois l’observation a été répétée, peut être atténuée autant qu’on le désire. Mayer aurait sans doute tiré un très-grand parti de cette idée ingénieuse, si une mort prématurée ne