Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/310

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appliquée de diverses manières. On peut prendre pour signal un phénomène céleste, une éclipse, une occultation d’étoile, etc. ; on conçoit qu’un pareil phénomène présente l’avantage de pouvoir être observé en même temps de lieux extrêmement éloignés les uns des autres sur la surface de la Terre. Nous reviendrons, en parlant des éclipses, sur cette méthode de détermination des longitudes.

Les signaux de feu employés par Cassini n’offrent pas la facilité d’être observés de distances extrêmement grandes, mais au moins ils n’ont pas l’inconvénient d’obliger les astronomes à attendre un phénomène céleste que voileront peut-être les intempéries atmosphériques. Des fusées composées de quelques hectogrammes de poudre et lancées pendant la nuit, donnent une lumière assez vive pour être vue dans un rayon de 100 kilomètres, et par conséquent de deux stations éloignées d’environ 200 kilomètres. Si aucun obstacle ne se trouve entre ces deux stations, on comprend que la simple comparaison des observations du signal faites par deux astronomes munis d’horloges bien réglées sur l’heure sidérale de chaque lieu, donne immédiatement la différence des longitudes des deux stations. Lorsque les stations M et N (fig. 274), sont tellement situées qu’un seul signal ne pourrait être vu à la fois de ces deux points, on établit des stations auxiliaires, par exemple, en B et en D, et entre toutes les stations, en A, en C, en E, on fait successivement des signaux de feu à des heures convenues d’avance. La comparaison des résultats partiels donne, sans aucune peine, la différence des longitudes cher-