Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/403

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Enfin, lorsque l’astre précède de très-peu le Soleil à son lever, il a la forme d’un croissant très-délié (K), terminé à l’orient par un cercle et à l’occident par une courbe légèrement elliptique dont la convexité est tournée vers l’orient.

On comprendra la cause de ces apparences singulières si l’on remarque que la Lune est un corps opaque et rond ; que le Soleil qui l’éclaire est aussi un corps rond, fort éloigné de la Lune. Quoique le diamètre du Soleil soit en réalité beaucoup plus considérable que celui de la Lune, les diamètres angulaires apparents de ces deux astres ne diffèrent pas beaucoup, de manière que les rayons partant des bords du Soleil, qui iront raser les bords correspondants du corps lunaire formeront un cône très-peu ouvert, presque un cylindre, dont l’axe sera la ligne qui joindra les centres des deux astres.

Sur la Lune la ligne de séparation d’ombre et de lumière, c’est-à-dire la ligne qui séparera la portion éclairée du globe lunaire de celle qui ne l’est pas, formera un grand cercle de la Lune dont le plan sera perpendiculaire à l’axe dont il vient d’être question.

Un corps sphérique tel que la Lune, vu de très-loin, d’un point de la Terre, par exemple, s’il était lumineux partout, se présenterait sous la forme d’un cercle dont la circonférence serait la section faite par un plan mené par le centre de cet astre perpendiculairement à la ligne qui joint ce centre à l’œil de l’observateur.

Mais les portions de la Lune ou de l’hémisphère, que nous appellerons l’hémisphère en vue n’étant pas toutes éclairées par le Soleil, il en résultera que l’astre se mon-