Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/429

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ques avec tant de zèle et de constance, réduisit les limites dont nous venons de parler à un 26me. Les plus grandes hauteurs de montagnes, suivant l’astronome de Danzig, étaient un tant soit peu supérieures à 5 200 mètres.

Riccioli n’admit pas la réduction faite par Hévélius. Loin de là, il augmenta les déterminations de Galilée. Ses observations calculées par Keill, donnaient à la montagne de Sainte-Catherine une hauteur de plus de 14 000 mètres. La question en était à ce point lorsque Herschel l’aborda en 1780.

Après avoir substitué une méthode exacte de calcul à celle dont Hévélius faisait usage et qui n’était rigoureuse que deux fois par mois seulement (les jours de la première et de la seconde quadrature), Herschel se livra à la mesure des montagnes lunaires, à l’aide d’un télescope de 1m,80 de foyer. Galilée, Riccioli, etc., s’étaient énormément trompés ; pour avoir accordé trop de confiance à de simples évaluations ; Herschel s’attacha à bannir toute estime de ses déterminations : les distances d’où les hauteurs devaient être conclues, furent toutes mesurées au micromètre. Voici un exposé succinct de la méthode d’Hévélius, perfectionnée par Herschel.

Si le corps de la Lune était exempt d’aspérités, s’il pouvait être assimilé à une sphère parfaitement lisse, la ligne de séparation d’ombre et de lumière, vue de la Terre, serait toujours mathématiquement, soit une ellipse, soit une ligne droite. Mais il n’en est pas ainsi, On voit, en effet, des points lumineux détachés de la ligne de lumière continue, à laquelle, sans conteste, on doit donner la qualification de ligne de séparation d’ombre et de