Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/452

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relativement à la question qu’on se propose d’éclaircir ; jusque-là il n’y a donc pas de cercle vicieux. Supposons maintenant que les rayons partis de l’étoile et arrivant à l’œil de l’observateur aient rencontré une atmosphère dont la Lune serait entourée et douée d’une densité graduellement décroissante avec la hauteur, ainsi que cela s’observe dans l’atmosphère terrestre. En traversant l’atmosphère lunaire, les rayons stellaires décriraient une courbe dont la concavité serait tournée vers la surface de l’astre. L’inflexion ferait donc paraître l’étoile, après son coucher, derrière l’horizon de la Lune, tangente à son bord, comme nous voyons le Soleil, par une cause semblable, après qu’il s’est réellement couché. Au moment de l’émersion l’étoile paraîtrait, avant d’être véritablement parvenue au plan tangent au bord de à Lune, dans le point où elle s’est montrée.

Les réfractions éprouvées à l’entrée et à la sortie de l’étoile devraient l’une et l’autre raccourcir la durée de la disparition ; en bien, cette durée a été souvent comparée à celle de la disparition calculée dans la supposition où la lumière n’aurait éprouvé aucune réfraction, et les deux résultats, celui du calcul et celui fourni par l’observation, se sont toujours parfaitement accordés ; la méthode aurait fait ressortir une réfraction de 2″, c’est-à-dire une réfraction égale à celle que pourrait engendrer la petite quantité d’air qui reste dans le récipient de nos meilleures machines pneumatiques.

Cette méthode n’a qu’un inconvénient, celui de supposer que le diamètre angulaire de la Lune est connu avec une très-grande précision.