Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/49

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des mathématiques de Montucla, le passage suivant, qui mérite certainement d’être cité :

« Nous apprenons d’Aristote, qu’Empédocle faisait consister la lumière en un écoulement continu hors du corps lumineux, et je me rappelle avoir lu, je ne sais plus dans quel commentateur, qu’il répondait avec beaucoup de justesse à une objection qu’on lui faisait à ce sujet. Si la lumière du Soleil, disait-on, consiste dans une émission de corpuscules partant de cet astre, nous ne le verrions jamais à sa vraie place, car il en aurait changé dans l’intervalle de temps que le corpuscule de la lumière arriverait à nous. Empédocle, sans recourir à l’instantanéité de cette émission ou à sa prodigieuse vélocité, disait que cette objection serait vraie si le Soleil était lui-même en mouvement, mais que la Terre, tournant autour de son axe, venait au-devant du rayon et voyait l’astre dans sa prolongation. On ne répondrait pas mieux aujourd’hui à cette objection, si quelqu’un la proposait, contre la propagation successive de la lumière et de son émission. »

Après avoir consciencieusement reporté à leurs auteurs la remarque que les astres ne se verraient pas dans leurs vraies places si la Terre était immobile, je dois ajouter que ni d’Alembert, ni Montucla n’ont cherché, dans les observations astronomiques, des phénomènes en désaccord avec cette hypothèse.

Des personnes auxquelles je citais la remarque du grand géomètre et celle de l’historien de mathématiques, ne manquaient pas de me répondre immédiatement : « Comme vous ne connaissez rien des positions réelles des astres, comme vous les avez toujours observées dans les