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rence entre les heures de deux levers successifs s’élève jusqu’à une heure et quinze minutes.

Les partisans des causes finales prétendent que ces choses ont été arrangées ainsi pour faciliter les travaux des champs à l’époque où ils ont le plus d’importance : de là le nom de harvest-moon (Lune de la moisson), donnée à la lunaison de septembre.

Nos voisins, M. Ferguson entre autres, ont publié des traités spéciaux à ce sujet. En voici la substance en quelques mots, car le phénomène est très-facile à expliquer.

Quand le Soleil est dans l’équinoxe d’automne, la pleine Lune qui lui est opposée occupe l’équinoxe du printemps. Personne n’ignore que si le lever de la Lune arrive chaque jour plus tard que la veille, cela tient à ce que, dans l’intervalle, la Lune, en vertu de son mouvement propre, s’est avancée vers l’orient.

Chacun sait aussi que pour nos climats les astres situés dans un même cercle horaire se lèvent d’autant plus tôt que leur déclinaison est plus septentrionale. Or, supposons que pour un moment la Lune se meuve dans le plan de l’écliptique, et remarquons que l’arc de cette courbe, en allant de l’ouest à l’est, compris entre l’équinoxe du printemps et l’équinoxe d’automne est tout entier au nord de l’équateur ; que dès lors, à partir de l’équinoxe de printemps, la Lune acquiert une déclinaison de plus en plus boréale. Ainsi, en tant que la Lune s’avance vers l’orient, à partir du jour de l’équinoxe d’automne, elle doit se lever de plus en plus tard ; en tant que sa déclinaison boréale devient de jour en jour plus grande, elle doit se lever plus tôt ; or il arrive que ces causes