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le siége serait la partie inférieure de la Lune, si on supposait que les rayons de l’étoile éprouvent la plus forte réfraction.

Mais comment cette explication servirait-elle à rendre compte du phénomène, lorsqu’il se manifeste aux extrémités du diamètre horizontal. On peut d’ailleurs la renverser par sa base, en faisant remarquer que tous les rayons de lumière, ceux qui émanent d’un ver luisant, du bois pourri ou du Soleil, doivent se réfracter de la même manière. Je me bornerai, car cela suffit, dans la circonstance présente, à rapporter les résultats suivants, déduits d’observations de hauteurs des astres faites à travers un seul et même prisme, le 18 août 1809 :

Sirius 
 24′32″
α d’Hercule 
 34 30 
α d’Ophiucus 
 24 33 
α de la Lyre 
 24 38 
Le Soleil 
 24 39 

On remarquera que la lumière de la Lune qui n’est que celle du Soleil réfléchie, doit incontestablement se réfracter comme celle de ce dernier astre.

Lahire rendait compte en 1699 de l’apparition des étoiles sur le disque de la Lune, en supposant que le disque réel était accompagné d’une lumière parasite, ou, comme on eût dit jadis, d’un cercle de dissipation, qui augmentait son diamètre, et à travers laquelle l’étoile se montrait avant de se cacher derrière la partie opaque du globe lunaire.

Cette explication me paraît satisfaire à toutes les circonstances dont le phénomène est accompagné, pourvu