Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/585

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qu’on ne faisait pas pour se raccommoder avec eux. Mais les Grecs qui étaient si raffinés, n’ont-ils pas cru longtemps que la Lune était ensorcelée et que les magiciens la faisaient descendre du ciel pour jeter sur les herbes une certaine écume malfaisante ? Et nous, n’eûmes-nous pas une belle peur en 1654, à une certaine éclipse de Soleil qui, à la vérité, fut totale ? Une infinité de gens ne se tinrent-ils pas enfermés dans les caves ? » (Fontenelle. Entretiens sur la Pluralité des Mondes ; second soir.)

Les historiens ont fait mention d’une éclipse totale de Soleil qui arriva en 480 avant notre ère et qui fit presque naître une révolte dans l’armée de Xercès.

Une autre éclipse du même astre qui arriva en 375 avant notre ère, répandit la terreur chez les Thébains, comme on le voit dans la Vie de Pélopidas.

On peut citer au nombre des éclipses qui ne furent pas sans influence, sur les événements politiques de l’époque où elles arrivèrent, l’éclipse totale de Soleil qui eut lieu quand Périclès partit pour le Péloponèse en 431 avant notre ère, et celle qui coïncida avec la marche d’Agathocle contre Carthage en 310.

Il fallut, pour ôter à ces phénomènes leur prestige, qu’on en découvrît nettement la cause et qu’on trouvât le moyen de les calculer et de les annoncer d’avance.

Suivant Plutarque, au temps de Nicias, 413 ans avant notre ère, les Athéniens commençaient à concevoir la possibilité des éclipses de Soleil par l’interposition de la Lune, mais ils n’avaient pas deviné ce qui pouvait occasionner les éclipses de pleine Lune.