Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/613

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« Quelques secondes avant que le Soleil fût totalement caché, on aperçut autour de la Lune un anneau lumineux d’une largeur égale au douzième, ou peut-être même au dixième du diamètre de ce dernier astre. Sa teinte était le blanc pâle, ou, si on l’aime mieux, le blanc de perle. Il me sembla légèrement teint des couleurs de l’iris. Son centre me parut coïncider avec celui de la Lune, d’où je tirai la conséquence que l’anneau était l’atmosphère lunaire. Cependant, comme la hauteur de cette atmosphère serait de beaucoup supérieure à celle de l’atmosphère terrestre ; comme, d’autre part, des observateurs trouvèrent que la largeur de l’anneau augmentait à l’ouest de la Lune à mesure que l’émersion approchait je parle de mon résultat avec moins de confiance ; je dois même confesser que je ne donnai pas à la question toute l’attention nécessaire. »

Pendant cette même éclipse totale de 1715, Louville, de l’Académie des sciences, qui s’était rendu à Londres, vit aussi la couronne lumineuse. Elle lui parut couleur d’argent. La lumière était plus vive vers le bord de la Lune et diminuait graduellement d’intensité jusqu’à sa circonférence extérieure. Cette circonférence, quoique très-faible, était assez bien dessinée. Dans le sens des rayons, la couronne ne paraissait pas également lumineuse partout ; on y remarquait diverses interruptions[1], ce qui lui donnait quelque ressemblance avec les gloires dont les peintres entourent la tête des saints.

  1. Louville entend-il parler de rayons obscurs ou seulement d’un affaiblissement de lumière ? C’est ce qu’il est impossible de décider d’après sa description incomplète.