Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 3.djvu/618

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ment circulaire analogue à celui d’un artifice embrasé mis en jeu sur un cercle. Mais on doit remarquer que des personnes peu exercées aux observations astronomiques croient apercevoir un pareil mouvement de rotation dans le Soleil levant ou dans le Soleil couchant, quoique rien de semblable n’existe réellement. Suivant M. Baily les rayons lumineux que formait la couronne semblaient voltiger vivement comme ceux d’une flamme de gaz. À Lipesk en Russie, disent MM. Otto Struve et Schidlofsky, l’aspect de la couronne variait sans cesse, elle paraissait dans un état d’agitation violent.

Dans l’éclipse totale de 1850, observée à Honolulu aux îles Sandwich, par M. Kutczycki, la couronne se montra complétement irrégulière ; elle avait l’aspect d’un astre à plusieurs branches inégalement espacées et de différentes longueurs. Elle était plus lumineuse vers les bords de la Lune, mais elle n’offrait, ni dans son ensemble, ni dans aucune de ses parties, la trace d’un limbe, rond ou arrondi formant anneau autour des deux astres. Sa lumière décroissait très-uniformément sans présenter, à l’inverse de ce qui avait été si nettement observé à Perpignan en 1842, aucune variation brusque appréciable.

Il n’était donc pas possible de déterminer sur lequel des deux astres elle était centrée. La couronne était striée dans la direction normale au bord de la Lune, par plusieurs lignes ou traits plus noirs que le reste, qui existaient partout, mais en plus grand nombre sur la partie occidentale du bord lunaire. Le tout était parfaitement immobile et ne ressemblait en rien à une pièce