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qu’il ne vit aucune trace de polarisation, avant l’éclipse totale, sur la portion non encore couverte du Soleil en se servant d’un prisme de Nicol ; il ajoute : « J’essayai ce moyen sur la couronne pendant un instant, mais avec le même résultat. »

M. Carrington dit, de plus, que son instrument était en bon état, puisque, étant dirigé sur l’atmosphère à une distance convenable du Soleil, il indiquait l’existence de rayons polarisés.

M. d’Abbadie, qui observait à Frédéricksvœrk, dit avoir reconnu des traces de polarisation dans la lumière de la couronne, tandis que rien de semblable ne s’apercevait sur le disque gris de la Lune.

Vu l’importance du résultat, je vais citer les propres paroles de l’observateur : « J’avais inséré une plaque de quartz entre l’objectif et l’oculaire de ma lunette, et en portant devant ce dernier, comme analyseur, un prisme biréfringent, je reconnus que la lumière de la couronne paraissait fortement polarisée. Je ne pus distinguer aucune trace de couleur sur le disque obscur de la Lune, mais les nuages ont pu être moins transparents à cet endroit. Je regretterai longtemps, ajoute M. d’Abbadie, que ces appréciations n’aient pu être rendues plus certaines par des mesures faites au polariscope, ainsi que vous l’aviez indiqué. »

Le polariscope eût été bien suffisant si, pointant sur les diverses parties de la couronne, il avait indiqué des polarisations dans des places différentes. Toutefois, malgré le vague dont il est entouré, le résultat de M. d’Abbadie me paraît avoir sur ceux des astronomes anglais la