Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/186

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amenèrent de notables dissemblances dans les formes et dans les positions des orbites ; mais toutes ces ellipses durent avoir un point commun, savoir, celui où les différents fragments planétaires se séparèrent pour faire route à part. Le point commun que les orbites des petites planètes paraissent avoir eu anciennement indique donc, avec une grande vraisemblance, que jadis ces corps étaient réunis et n’en formaient qu’un seul.

Cette théorie, sur l’origine commune d’un certain nombre des planètes télescopiques, a été reçue avec un assentiment presque général. Il fallut ensuite rechercher la cause qui détermina la rupture de la grande planète. Les uns, se rappelant ces puissantes actions souterraines dont les projections de laves, de pierres et de torrents de cendres sont les effets habituels, pensèrent que si les cratères volcaniques, comme des espèces de soupapes de sûreté, ne donnaient pas lieu à des fuites partielles, que si la surface du globe n’offrait aucune fissure, sa croûte solide ne pourrait pas, à la longue, résister à la force toujours croissante que les phénomènes chimiques développent dans les entrailles de la Terre, et qu’il en résulterait quelque effroyable explosion. C’est ainsi qu’éclata, suivant eux, la grande planète dont nous voyons des débris dans Cérès, Pallas, Junon, Vesta, Iris, etc.

Les autres rejetèrent toute assimilation entre des planètes et les chaudières, si sujettes à explosion, de nos machines à vapeur. Dans leurs idées, une sphère planétaire solide ne peut être brisée que par une percussion très-forte ; or, qui n’a déjà deviné que, dans