Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/604

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L’observateur entraîné par le mouvement de la partie solide de notre globe aurait quitté l’air atmosphérique qui, dès lors, aurait semblé produire un vent soufflant en sens contraire, ou de l’orient à l’occident. Nous venons de voir que c’est la combinaison des vitesses différentes d’une part des couches d’air déplacées par suite des différences de température des divers points du globe et d’autre part des couches atmosphériques entraînées dans le mouvement diurne, qui produit réellement les vents alizés.

La théorie des vents alizés exige l’existence d’un contre-courant supérieur ; plusieurs observations en ont donné la preuve. Le capitaine Basil Hall a observé que dans la région des vents alizés, les nuages très-élevés marchent constamment dans une direction opposée à celle du vent inférieur. Le même voyageur trouva, dans le mois d’août 1820, au sommet du pic de Ténériffe, un vent du sud-ouest, c’est-à-dire un vent diamétralement opposé au vent alizé qui soufflait à la surface de la terre. Le 22 juin 1799, lors de l’ascension que fit sur la même montagne mon illustre ami M. de Humboldt, il régnait sur le sommet du Piton un vent d’ouest très-violent.

Voici une autre preuve de l’existence de ce même contre-courant des vents alizés, déduite de la chute à la Barbade des poussières lancées par le volcan de l’île de Saint-Vincent (liv. xx, chap. xiii, t. iii, p. 160).

Dans la soirée du 30 avril 1812, on entendit pendant quelques instants, à l’île de la Barbade, des explosions tellement semblables aux décharges de plusieurs pièces de gros calibre, que la garnison du château Sainte-Anne