Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences - Astronomie populaire, tome 4.djvu/642

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Cette opinion, au demeurant, se fonde sur un examen scrupuleux, sur une discussion attentive de tous les éléments du problème, tandis que le sentiment contraire, quelque répandu qu’il soit, est le fruit d’aperçus vagues et sans consistance réelle. Je commencerai par discuter les faits, les considérations théoriques viendront après. Les comètes, dit-on, échauffent notre globe par leur présence. Eh bien, rien n’est plus facile à vérifier : ne consulte-t-on pas en effet le thermomètre dans tous les observatoires de l’Europe plusieurs fois par jour ? N’y tient-on pas une note exacte de toutes les comètes qui se montrent ? Voyons donc si pour Paris les températures moyennes des années fécondes en comètes surpassent régulièrement les températures moyennes des années, en moindre nombre, durant lesquelles aucun de ces astres ne s’est approché de la Terre.

Dans le tableau suivant on a classé les comètes en regardant chacune d’elles comme appartenant à l’année dans laquelle tombe son passage au périhélie.

Les observations de température entre les années 1735 et 1740 ont été faites à Paris par Réaumur.


    beau des sciences venait à s’éteindre : « Par l’influence de la comète de 1811, dit ce recueil, on eut un hiver doux, un printemps humide, un été froid. Le Soleil se montra trop peu pour pouvoir mûrir les produits de la terre. Cependant la moisson donna assez de grains, et quelques espèces de fruits, tels que les melons, les figues, furent non-seulement abondantes, mais d’un goût délicieux. On vit très-peu de guêpes ; les mouches devinrent aveugles et disparurent de bonne heure… et, ce qui est très-remarquable, dans la métropole et ses environs, il naquit beaucoup de jumeaux. La femme d’un cordonnier de Whitechapel eut même quatre enfants d’une seule couche ! etc. »