Page:Aragon - Feu de joie.djvu/9

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Épices dans l’alcool mesuré par les pailles
et menthes sans raison barbouillant les liqueurs
il est des amours sans douceurs
dans les docks sans poissons où la barmaid
défaille
sous le fallacieux prétexte
que je n’ai pas rasé ma barbe
aux relents douteux d’un gin
que son odorat devine
d’un bar du Massachussets



Au trente-troisième étage
sous l’œil fixe des fenêtres
arrête
Mon cœur est dans le ciel et manque de vertu
Mais les ascenseurs se suivent
et ne se ressemblent pas
Le groom nègre sourit tout bas
pour ne pas salir ses dents blanches
Ha si j’avais mon revolver
pour interrompre la musique
de la chanson polyphonique
des cent machines à écrire