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viron soixante ans plus tard, sous Tibère, paraissent s’accorder pour considérer la croyance gauloise sur l’immortalité de l’âme comme identique à l’enseignement de Pythagore.

« Chez les Celtes, » dit Diodore, « a prévalu la doctrine pythagoricienne que les âmes des hommes sont immortelles, et qu’après un nombre d’années déterminé elles commencent une vie nouvelle en prenant un corps nouveau[1]. » « Les Gaulois, » écrit Valère-Maxime, « sont persuadés que les âmes sont immortelles. Je les traiterais de sots, si la doctrine de ces hommes vêtus de braies n’était identique à celle que, sous son manteau de philosophe, Pythagore a professée[2]. » Mais ni dans l’un ni dans l’autre de ces deux passages le nom des druides n’est mentionné ni par Diodore ni par Valère-Maxime.

Le nom des druides ne devait pas davantage se trouver dans le livre auquel Diodore et Valère-Maxime paraissent avoir emprunté ce rapprochement des croyances gauloises et de la philosophie pythagoricienne. Ce livre est le traité des Allégories pythagoriciennes, composé par Alexandre Polyhistor

  1. « Ἐνισχύει γὰρ παρ’ αὐτοῖς ὁ Πυθαγόρου λόγος, ὅτι τὰς ψυχὰς τῶν ἀνθρώπων ἀθανάτους εἶναι συμβέβηκε, καὶ δι’ ἐτῶν ὡρισμένων πάλιν βιοῦν, εἰς ἕτερον σῶμα τῆς ψυχῆς εἰσδυομένης » (Diodore, l. V, c. xxviii, § 6, édit. Didot-Müller, t. I. p. 271).
  2. « Persuasum habuerint animas hominum inmortales esse. Dicerem stultos nisi idem bracati sensisent quod palliatus Pythagoras credidit » (Valère Maxime, l. VI, c. vi, § 10, édit. Teubner-Halm, p. 81).