Page:Archives des sciences physiques et naturelles, 1868, volume 31.pdf/413

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
38
THÉORIE DE LA FEUILLE.

postérieure, arrivé dans la région mince de la feuille (gaîne), s’applique contre le faisceau opposé de la face antérieure, avec lequel il chemine jusque dans la tige. Il en résulte que, vers l’insertion, les faisceaux sont en quelque sorte doubles. Leur section transversale, dans cette région, présente donc une masse de trachées placée entre deux couches de cambium dont l’une est tournée vers la tige et l’autre vers l’observateur.

Or il existe plusieurs feuilles (Protea cynaroides, Viscum album, pl. II, fig. 20) dont tous les faisceaux sont revêtus de cambium sur leurs deux faces et cela dans tout leur parcours, depuis la tige jusqu’aux bords du limbe. Par analogie avec ce qui a lieu dans les gaînes des Acérinées, il me semble que les feuilles dont les faisceaux sont ainsi doubles dans toute leur étendue doivent être considérées comme des feuilles à système fibro-vasculaire complet de toutes parts. Cette conclusion est, du reste, justifiée par le fait qu’on trouve chez les Protéacées tous les degrés intermédiaires entre la feuille cylindrique et celle à faisceaux doubles.

Les phyllodes de certains acacias sont aussi des feuilles à système fibro-vasculaire complet, ainsi qu’on peut facilement s’en assurer en jetant un coup d’œil sur leur section transversale (pl. I, fig. 4).

Dans la très-grande majorité des feuilles non peltées, la région postérieure du limbe est entièrement dépourvue de faisceaux ligneux et souvent même de collenchyme. Cette absence du système fibro-vasculaire postérieur est souvent tout aussi marquée dans le pétiole, dont la section transversale n’offre qu’un arc de faisceaux. Dans un grand nombre de cas, cependant, le pétiole renferme des faisceaux dans tout son pourtour, même lorsqu’ils man-