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THÉORIE DE LA FEUILLE.

autres. À mesure que le parenchyme s’étale dans le limbe ou s’épaissit dans le pétiole, ces rangs se rapprochent les uns des autres et finissent même par se confondre. Il existe cependant beaucoup de limbes charnus dans lesquels la répartition des faisceaux par rangs concentriques est toujours visible (Saxifraga crassifolia, ligulata, pl. II, fig. 11, 12, 13). Enfin les derniers faisceaux communs se forment souvent fort longtemps après les premiers, et constituent dans le pétiole un rang bien manifestement inférieur (Aralia digitata, pl. II, fig. 16).

Toute feuille renferme donc un système ligneux composé de faisceaux répartis sur plusieurs rangs (concentriques dans les jeunes feuilles), occupant une plus ou moins grande étendue de son pourtour, et tous orientés de telle sorte que leur cambium est tourné vers la périphérie de la feuille. Je désignerai ce premier système sous le nom de système essentiel, pour le distinguer de formations différentes dont il sera question plus loin.

Dans la grande majorité des cas, le système essentiel est continu, c’est-à-dire que ses faisceaux communs par courent toute l’étendue de la feuille du sommet du limbe à la tige. Il arrive cependant aussi que le système essentiel est interrompu de distance en distance par des nœuds dans lesquels se produit une anastomose générale de tous les faisceaux, dont aucun ne parcourt toute l’étendue de la feuille.

Ces anastomoses des nœuds proviennent, comme celles du réseau des nervures du limbe, d’une formation subséquente de faisceaux plus intérieurs, plus courts et qui réunissent les faisceaux communs primitivement indépendants. Quand on dit d’une feuille qu’elle a ou qu’elle n’a pas de nœuds, cela doit donc s’entendre de cette feuille