Page:Archives israelites 13.djvu/376

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310 ` ` Aunis tais encore bien jeune lorsque j’eus le malheurde perdre ma mère, et je fus ainsi moins sensible à la séparation qui m’éloignait de mes parents. Quels que soient les soins affectueux dont on puisse nous entourer, rien, croyez-le, ne remplace dans la vie Pinappréciable sollicitude, les douces et bonnes caresses d'une tendre mère. Son amour ineffable est le beaume salutaire à toutes les meurtrissures . du sort. Elle est l’ange consolateur que Dieu a placé à côté de l’homme, pour le soutenir et le ranimer dans ses défaillances, · comme ont été placées dans le monde physique la rosée fécon- dante à côté de la sécheresse qui tue i... la brise légère du prin- l temps après le simoun dévastateurl... ¤Aucun des jours d'une n longue vie, s'êcrie l’auteur illustre de Jocelyn, ne peut rendre à un l`hommc cc que lui enlève ce jour fatal, où, dans les yeux de un ses amis, il lit ce qu’aucune bouche n’oserait lui prononcer: n Tu n’as plus de mêre!!!x> u · J’ar1·ivais donc dans la moderne Babylone, comme on disait alors, accompagné d’un ami de mon père, qui se rendait dans cette ville où il avait sa résidence et auquel j’étais recommandé. Après quelques jours donnés au repos et au désir bien naturel de l tout voir, je dus entrer comme pensionnaire dans un des grands I I lycées, où l'on déclina ma croyance religieuse, afin d'éviter, s’il était possible, des rapprochements dangereux pour mes jeunes convictions. On promit beaucoup, mais malgré le bon vouloir des ' l · professeurs, il fallut se conformer à la règle commune et suivre mes condisciples aux offices religieux de leur culte. Cet état d’abandon où on laissait alors notre jeunesse des écoles, privée ainsi d'enseignement religieux et de la connais- sance des principes fondamentaux de sa croyance, pouvait trou- ver une excuse dans la position encore précaire des israélites en l · France. Mais aujourd’hui, où devant la loi les cultes sont égaux, l a~t-on comblé cette déplorable lacune'! Tous nos enfants reçoi- l vent-ils cette manne bienfaisante qui doit les cuirasser contre les tentatives subreptices du prosélytisme, et les empêcher de voir, l presque d’un œil d'envie, leurs nombreux camarades causer sans l l cesse entre eux deslpratiques pompeusesde leur culte? Pour V ceux-ci, c'est tantôt une grandümsse en musique qui leur fact-' l lltera, en écartant ici Pidéuie piété, une ponenadnattupnte; l

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