Page:Archives israelites 13.djvu/410

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404 ncnms ‘ Ce dernier- et final tableau, intéressant et puissant, aurait plus t de valeur à nos yeux s'il n’était pas encadré dans une action aussi invraisemblable: la légende elle-même pouvaiten elïet fournir matière à une action intéressante, mais les scènes d’amour, diftl- _cilement compréhensibles qui s’y mêlent, lui ôtent de sa gravité et de sa rudesse pour la réduire à de vulgaires proportions : il est fâ- P clieuxquel'itnagination des auteurs ne se soit pas plus tnise en frais l sous ce rapport; les sujets mystiques et symboliques exigent à cet égard une grande délicatesse de touche, ou bien l’on risque d`é- l chouer à l‘écueil de la triviulité. . Nous n’avons certes ni le droit; ni la volonté de juger la musi- que qu’un des descendants du .luil’-Errant, M. F. Halévy, a adap- i tée à l’histoire de son infatigable aîeul, mais nous croyons que le mélange d`un amour tantôt vulgaire et tantôt extravagant nuit à l l’expression musicale de la partie légendaire. Nous osons même penser qu`un sujet pareil se serait prêté plus volontiers a la forme de l’oratorio, tel que Beethoven, Mendelsoltn et Félicien David en ont écrit, qu’aux tyranniques exigences de la scène, et le talent · de M. llalévy se serait alors déployé il l`aise, comme il l‘a fait cn particulier dans la belle scène du jugement dernier, où l’inspira· tion religieuse, naturelle a son talent, s’est manifestée avec éclat. Mais, en général, l’Eléuzar de la Juice, qui est aussi un juifde la , vieille roche, nous émeut plus qu'Ashvérus; le rôle de Rachel t nous intéresse bien autrement que celui tl'ltène, parce qu`il se lie à tout un ordre de sentiments réellement humains et d`idées véritablement historiques. ‘ v Pour nous, nous ne nous sommes proposé ici que deux objets : d’une part, appeler l’attention sur nos coreligionnaires qui se li- vrent à la culture de l`art, et, à cet égard, nous nous félicitons . hautement de la grandeur et de la sévérité des sujets que nos co- religionnaires musiciens, les Meyerbeer et les Halévy, embrassent dans leurs conceptions; d’autre part, exprimer notre opinion sur une légende célèbre qui a été si souvent exploitée contre nous, et qui l'estencore (qui le croirait?) en France mème, en plein l852, puisqu`une gazette de département, la Feuille populaire de Gueb- willer (en Alsace), n`a pas craiut ces jours derniers d'écrire, dans un article d’une prodigieuse insolence et coupable aux premiers chefs d'innombrables délits, que le Juif—Errant n'est pas mort, qu'il s'cst fait marchand de bestiaux et usurier! S`il est vrai, m0n· sieur le journaliste alsacien, que le Juif-Errant ne soit pas mort, pouvez-vous croire que vos attaques le puissent entamer, ct i quoi bon mordre cette lime que vos dents ne sauraientrongerl lfour nous qui le croyons mort, ou du moins qui pensons que sa vie nomade a trouvé un terme malgré vous et les vôtres, nous nous permettrons de vous donner un conseil, à vous et à lui : à vous, DlglllZ€d ¤yG©©gl€