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entre la Palestine et l'Abyssinie, où vivait un grand nombre de Juifs. — Ce pays est l'Égypte.

Les Juifs égyptiens seuls s'étaient affranchis du temple de Jérusalem et avaient fait bâtir dans la ville de Léontopolis, dans la basse Egypte, un temple pareil à celui de Jérusalem, pour y faire les sacrifices, et pour faciliter l'accomplissement de ce devoir religieux aux nombreux Juifs épars dans toute l'Égypte, et qui n'auraient pas pu se porter au temple de Jérusalem, dont, d'ailleurs, ils reconnaissaient la sainteté, et qu'ils respectaient comme les autres Juifs.

L'époque de la fondation du temple de LéootopolIs n'est pas bien certaine, mais on ne peut pas la faire sortir du temps des Ptolémées;car lesTalmudistes l'attribuent à un certain Onias, fils de Siméon le Juste, pontife de Jérusalem au temps d'Alexandre le Grand, et l'historien Flavins l'attribue à un autre Onias, fils d'Onias III, pontife de Jérusalem, et contemporain de Ptolémée Philoiuétor (environ cent cinquante ans avant l'ère vulg.). Les Juifs, pour qut le temple de Léontopolis avait été bâti, étaient, du reste Orthodoxes, et ne différaient en rien des autres Juifs. On les appelait Hellénistes, parce que, vivant parmi les Grecs, ils parlaient grec, et non pas hébreu ni chaldéen, comme ceux de la Palestine.

Or, comme les Falashas passèrent certainement en Abyssinie après le retour de Babylone, ainsi que nous l'avons montré ci- dessus, et comme nous avons également vu qu'en Babylonie ils ne peuvent point avoir appris que réloignement de la Palestine permettait de faire les sacrifices hors de Jérusalem; s'ils ont conservé l'usage des sacrifices en Abyssinie, il est très-probable qu'ils descendent des Juifs hellénistes d'Égypte, les seuls qui les faisaient hors de Jérusalem ; et cette probabilité se changera en certitude, lorsque nous aurons montré les autres points de contact que les Falashas ont avec les Hellénistes égyptiens. Il est vrai que lesFalashasne paraissent pas avoir de templecommun où faire les sacrifices, comme celui de Léontopolis; mais cela n'est pas une sérieuse opposition : le plus urgent, était d'établir le principe que les sacrifices pouvaient se faire hors de Jérusalem et de la Palestine en cas d'éloignement : ce principe une fois admis, il devenait facile de permettre les sacrifices partout où l'on se trouvait, et les Falashas ne pouvant se porter à Léontopolis pas plus qu'à Jérusalem, et ne pouvant, d'ailleurs, soutenir les frais d'un grand temple commun, se seront permis de faire les sacrifice» dans chaque ville, plutôt que de ne pas les faire du tout.

Outre le jour de la lune nouvelle, les Falashas solennisent aussi le quinzième de la lune. Cela parait clairement par ces paroles (1) :

(I) Réponses, p. 20.