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Nous solennisons le quinzième jour de chaque lune. Cet usage, étranger aux autres juifs, de fêter le jour de la pleine lune, est commun à d'autres peuples. On sait que les ides des Romains n'avaient pas d'autre origine. Les Chinois fêtent également le jour de la pleine lune, et cet usage est suivi par les juifs qui demeurent parmi eux.

Les Falasbas donnent au quinzième de la lune le nom de ciki- n.k>... qui signifie, dit M. d'Abbadie (1), dans le dialecte parlé desFalashas, de lune cinq; mais je ne comprends pas pourquoi cette dénomination a été choisie plutôt que celle de de lune quinze, qu'on s'attendrait à lui voir appliquée. Quoi qu'il en soit, le ciki- ankua est bien certainement le quinzième jour de la lune, puisqu'il est, disent les Falashas, la commémoration de Pâques et de la fête des Tabernacles (2), et autre part (3) : « le quinzième jour de chaque lune est la fête des Tabernacles. »

Cela signifie, à mon avis, qoe Pâques tombant dans le quinzième jour de la première lune, et la fête des Tabernacles dans le quinzième jour de la septième lune, le quinzième de chaque lune sert de commémoration ou de signe mnémonique pour ces fêtes.

C'est ainsi que le dizième de la lune appelé ciki-asart (4), est la fête servante ou gardienne (commémorative) de la fête de Astariyo, qui est le jour de l'Expiation, lequel tombe dans le dixième de la septième lune.

Cette fête offre un exemple de laconfnsion des mots mou et lune. Dans la quatrième réponse (p. 8), ciki asart est nommé le dixième jour de chaque lune, et ces fêtes, y est-il dit, sont seulement les fêtes mensuelles d'Astariyo; mais à la fin des réponses (p. 20), la fête servante ou gardienne (commémorative) d'Astariyo, que ces mots suffisent pour identifier avec le ciki-asart, est le dixième jour de chaque moi* , ce qui n'est évidemment qu'une faute, au lieu de lune. PhiloxÈne Luzatto.

(i)Ibid. p. 9.

(2) D'après une communication verbale de M. d'Abbadie ciki (tchiki) ao- Icua, pourrait signifier quinze dans le dialecte des Falasbas, car tchaêi signifie dix dans ce dialecte et anl-ua, cinq. Or, pour dire onze, on dit tchakila et la est l'abréviation de latin, un ; en conséquence, on dira anssi probablement Ic/iati ankua pour quinze, et ce sera là le nom véritable du quinzième de la luue. Cela est d'aulant plus probable que luue se dit dans le dialecte des Fa- lashas sara/c et que tchiki ue paraît pas avec ce sens dans le vocabulaire de ce dialecte composé en Ethiopie par M. d'Abbadie, et dont nous parlerons plus tard.

(3) Réponset, p. 7.

(4) D'après ce que nous venons de dire dans la note précédente, ces mots seraient une tantologie; car asm tu est le mot giiz qui signifie dix.

Seventh Letter