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militude, alliant la passion des disputes théologiques, l’étroitesse d’esprit des sectaires, avec la haine des oppresseurs de la pensée et de la conscience. l ....

Les premiers colons du nord de l’Amérique, chacun le sait, furent des exilés, martyrs de leur foi. Quoi donc de plus naturel qu’un tel peuple, de pygmée devenu géant, ait inscrit dans ses codes «Liberté civile et religieuse en tout et pour tous?n Maintenant les juifs ont-ils compris cette admirable situation’! C’est ce que nous allons examiner :

Posons d’abord quelques chiffres; ils parlent éloquemment. On évalue à plus de cent mille le nombre des juifs établis aux États-Unis, dont vingt mille au moins habitent New-York.

Cette vaste communauté se divise et se subdivise en une infinité de petites congrégations, ayant chacune une synagoge et un rabbin particuliers; circonstance qui frappe l’observateur dès l’abord en ce qu’elle accuse un manque d‘unité et de cohésion fort regrettable. Ce fractionnement des forces vives les empêche, dans les grandes occasions, de peser de tout leur poids, dans la balance des affaires publiques, je citerai un fait:

L’affaire de Bâle-Campagne a eu autant de retentissement en Amérique qu’en France. Mais les résultats ont été bien différents. En France nos coreligionnaires ont agi en masse par leur organe naturel, le consistoire central, et le gouvernement est intervenu. Ici rien de semblable. ll n`y a eu que des voix isolées, et l`affaire a avorté (I).

Un jeune médecin, plein d‘avenir, le docteur Waterman, dans une lettre éloquente, adressée à M. Webster, ahardiment rc- clamé l‘intervention du gouvernement, se fondant sur des stipulations expresses, insérées dans des traités entre l’Amérique et la Suisse. Savez·vous ce que le ministre a répondu ? — cette question a déjà attiré l'attention du congrès et de l’administration; elle aura une solution en temps opportun! n Cela veut dire quand elle sera agitée avec ensemble par les masses.

» (I) Par suite de la difficulté survenue par le terme chrétien dans le traité, il n'y a pas eu de traité entre les État·Unia d’Amérîque et la Confédération Suisse- , (La Redacteur).