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naires éminents, soit du rôle qu'ont joué les juifs dans l'histoire

de la civilisation et de la philosophie du moyen âge. .· La préface,dans laquelle M. Renan rend un hommage publicà chacune des personnes dont les travaux, généraux ou spéciaux, lui . j ont été utiles, contient sur l'honorable M. Munk ces rétlexions tlatteuses: cr On verra de quelle utilité m’ont été les belles re- cherches ..... `de M. Munk sur la philosophie arabe et juive au moyen âge : indépendamment de |'article si substantiel qu'il a inséré sur Ibn-Roschd, dans le Dictionnaire des sciences philoso- phiques, M. Munck a recueilli, sur le commentateur et sa famille, des documents intéressants qu'il aurait déjà publiées sans le fatal accident qui a interrompu ses savantes occupations : entre- prisà un autre point de vue, mon travail, loin de rendre le sien utile, ne servira qu’à le faire désirer, si, comme nous l‘espérons, la science n`est point privée des résultats qu’elle était en droit . d'attendre d’un esprit aussi sagace et d’une érudition aussi exer- cée. ¤ · Le premier chapitre de la seconde partie de cette thèse intitu- lée Aoerroès ct t’Avcrroisme a pour objet ·l’averroïsme chez les juifs. L'auteur expose la naissance du mouvement philosophique chez lesjuifs du moyen âge, qui transcrivirent en hébreu, ou en caractères hébreux, les œuvres des philosophes musulmans, et qui s'associèrent volontiers a un mouvementd’idées plus analo- gues aux leurs que celles des chrétiens 2 à Bagdad, Saadia essaie une théologie rationnelle : en Espagne, les juifs se trouvèrent sous la tutélaire domination des Arabes comme une seconde pa- trie : le premier philosophe juif, digne de ce nom, est lbn-Gabi- rol (Avicehron) trop hardi du reste pour les théologiens comme aussi trop orthodoxe sur le dogme de la création pour satisfaire les partisans d'Aristote et d’Averroès : aussi sa Source de la vie tomba-t.-elle en rapide discrédit : la réaction de la théologie fut marquée par le Cosri de Juda·Hallévi : enfin parut le second Moïse, l'illustre Maimonide. Les principales questions qui ont préoccupé la philosophie juive du moyen âge sont l'explication rationnelle du dogme de la créa- tion, la nature de l’àme, et par-dessus tout la conciliation du