Page:Archives israelites 13.djvu/639

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zsniuus. 655 exaucé ou d’un succès inattendu vient-il à doter la synagogue d’un sephar nouveau, les aides·chanteurs entreprennent la mise en scène de la cérémonie; à l’aide de cartons artistement dé- coupés, et qu’ils recouvrent de mousse et de tleurs, ils improvi- sent'dans quelque appartement d‘honneur un mont Sinaïsur le- quel reste exposé, pendant plusieurs jours, le sephar, objet de vénération pour les tidèles. Ce sont encore les aides-chanteurs qui, à l`approche de la fête des tabernacles, traitent avec tel ou tel amateur riche, pour lui construire et orner la tente sous laquelle tout bon israélite doit demeurer huit jours durant. . Malgré les différentes ressources qu’ils savent ainsi se ména- ger, nos deux aides-chanteurs en sont constamment réduits aux expédients; cn vrais artistes qu’ils sont, ils dépensent plus qu’ils ne gagnent, et perdentau jeu, leur passion favorite, plus encore qu’ils ne dépensent pourlcurs plaisirs : et alors, quand leur bourse est à sec, que leur ûxe est absorbé, et leur éventuel en- gagé, à bout de ressource et en désespoir de cause, ils recourent à un moyen qui manque rarement son effet: ils prennent leur mal en patience et attendent le moment où leur ministère ac- quiert une véritable importance; ce moment, c’est la veille des .fêtes solennelles, alors que le hazan, pour officier convenable- — ment comme aussi pour faire ressortir son propre talent, ne peut guère plus se passer de ses aides-chanteurs, qu’une voiture de ses roues, un moulin à vent de ses bras ou un musicien de son instrument; alors, aussi que la communauté impatiente, se pro- met merveille pour l’ol‘fice du lendemain préparé par des répé- titions multipliées; c’est cette époque que guettent précisément nos deux gaillards pour chercher une mauvaise querelle au chan- tre et pourle rançonner ; ils demandent soudain une augmentation de salaire considérable, capable de les mettre à ilot, sous peine de planter là le patron et de faire grève. Le pauvre diable, à qui on met`ainsi le couteau surla gorge, crie à la trahison, à l’infamie, ' menace et flatte tour à tour ; les deux compèrestiennentbon;grande rumeur dans le village; cabale et brigues pour et contre; le chef de la communauté s‘en mêle, le chapitre s’cn émeut, des confé- rences ortlieu, des négociations sont entamées, des transactions ` Digitized ny Googlc