Page:Archives israelites 13.djvu/686

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680 ncmvzs mêmes et leur Créateur, c'est la race juive. Et poutant, elles traitent cette race comme la plus vile de toutes, et au lieu de la considérer comme la famille humaine qui ale plus fait pour le bonheur de l'humanité, elles épuisent contre elle tous les termes du mépris et toutes les formes de la persécution. Essayons de pénétrer le sens de cette anomalie sociale qui a tourmenté et désolé une si longue suite de générations. On allègue que la dispersion de la race juive est la peine subie par eux de la perpétration d`un grand crime, la mise en croix de Notre-Seigneur bien-aimé, prince juif, par les Romains, à Jéru- salem, et à l’instigation de quelques juifs, sous le règne de Tibére. · Cette allégation,on peut prouver qu’en fait, historiquement, elle est fausse, et qu‘en droit, dogmatiquement, elle est injuste. , 1°Etle est historiquement fausse. EIle_est historiquement fausse, parce qu'au temps où parut Notre-Seigneur,la race juivcétait aussi dispersée à travers le monde qu'aujoard'hui, et qn`ellel’était déjà depuis plusieurs siècles : l’Europe, si l‘on en excepte les rivages baignés par la Méditerranée, n‘était qu’une vaste forét vierge'; mais, dans chacune des cités des grandes monarchies d’0rient et dans chaque province de l’empire Romain, lesjnifs ` étaient établis depuis longtemps. Nous n’avons pas d'autorité sut'- tisante pour dire qu’à l’époque du Ghrist il y avait plus de juifs établis en Égypte qu‘en Palestine : mais on peut, sans hésiter, affirmer qu’à cette même époque il y avait beaucoup plus de juifs résidant, et d'ailleurs fort heureux et fort honorés,•à Ale- xandrie qu‘à Jérusalem. Lc témoignage de plusieurs écrivains la- i tins prouvejusqu’à l'évidence que la racejuive formait une assez notable portion de la multitude qui remplissait Rome même, et que la religion Mosaique n’étant pas entravée par l’État, faisait ' même des prosélytes: mais il n`entre pas dans notre plan de · ‘ faire des recherches approfondies sur ce point, quoique les auto- rités ne soient_ni rares, ni dépourvues d'intérêt. Nous trouvons . dans les livres saints eux—mêmes les preuves les plus complètes et les plus irrécusables de la pré-dispersion des juifs deux mois à · peine après le crucitiement, quand la troisième personne de la sainte Trinité descendit pour la première fois à Jérusalem, à l'épo-